RANDALL BRAMBLETT: The Bright Spots (2013)

On ne présente plus RANDALL BRAMBLETT. Natif de Géorgie (patrie de l’ALLMAN BROTHERS BAND, d’ATLANTA RHYTHM SECTION ou de DOC HOLLIDAY), il a participé à SEA LEAVELL, le projet de CHUCK LEAVELL, le pianiste des ALLMAN BROTHERS. Multi-instrumentiste (claviers, saxophone, guitare, harmonica), RANDALL a contribué à un nombre incalculable d’albums (GREGG ALLMAN en solo, ARS, ELVIN BISHOP, BONNIE BRAMLETT, COWBOY,
GOV’T MULE, HYDRA, etc…).

Compositeur de talent, excellent musicien et chanteur à la voix gorgée de feeling, il nous présente une galette à l’ambiance intimiste. Ici, pas de solo de guitare débridé ou de batterie au tempo d’acier mais des compositions finement ciselées, des arrangements subtils et des mélodies recherchées.

Cet album oscille entre plusieurs styles, reflétant les influences de son auteur (Blues, Rock, Jazz, Gospel, Folk… comme beaucoup d’artistes sudistes du début des seventies). Certains morceaux peuvent être qualifiés de Southern Funky Soul à la WET WILLIE, comme « Roll On », « You Bring Me Down » ou « Till The Party’s All Gone » qui s’orne d’un bon refrain réhaussé par des cuivres (rappelant un peu la période solo de GREGG ALLMAN).
D’autres sont saupoudrés d’une pointe de Swamp Rock, comme « Every Saint », dans le plus pur style
TONY JOE WHITE, avec sa guitare en finger picking et son beau refrain soutenu par un orgue velouté.
« Whatever That Is » se fait légèrement « jazzy » avec un RANDALL à la voix rauque à souhait.

« All Is Well » et « Trying To Steal A Minute » s’orientent vers le Jazz Rock en forme de clin d’œil à SEA LEAVELL.
« John The Baptist » rappelle par certains côtés le « Amos Moses » de JERRY REED (le fameux guitar picker)
arrangé à la sauce Southern Funk tandis que « Rumbling Bridge » est gentiment pop.
Et puis, une surprise de taille. Généralement, dans une production musicale de qualité, un morceau est toujours élu « meilleure chanson de l’album ». Hors ici, nous sommes gâtés car deux titres se disputent cet oscar.

Tout d’abord, « My Darling One », une très belle ballade Soul Blues avec un piano à la CHUCK LEAVELL,
un orgue « allmanien » et un refrain comme seuls les sudistes savent en composer.
Ensuite, et surtout, « Detox Bracelet », un titre envoûtant qui raconte une histoire d’amour sur fond
de désintoxication.

Au final, un disque superbe, mélangeant toutes les influences « roots » sudistes des seventies. Une galette géniale, sans frime ni esbrouffe. Un diamant étincelant dans un écrin de velours. Southern music is great !

Olivier Aubry