MICHAEL BUFFALO SMITH:
The Austin Sessions (2018) Makin’ It Back to Macon (2018)

On ne présente plus Michael Buffalo Smith, artiste aux multiples facettes (écrivain, créateur du magazine Gritz, musicien) et spécialiste du southern rock. Natif de Spartanburg en Caroline du Sud (la patrie du Marshall Tucker Band), notre homme sait de quoi il parle. Cela faisait pourtant un sacré paquet d’années qu’il n’avait pas sorti d’œuvre discographique. En 2018, il s’est largement rattrapé en se montrant très prolifique avec deux réalisations efficaces. Tout d’abord, « The Austin sessions », un disque de quatre titres enregistré au Texas et teinté de country music comme en témoigne « Painting her toenails » (un morceau au tempo médium avec une mandoline et un fond de guitare électrique dans le style de Waylon Jennings). « Empty eyes » s’oriente vers un country-rock à la Outlaws tandis que la ballade sudiste « Karl Childer’s blues » est ornée d’une belle slide. Pour finir, la chanson southern country « (She likes to ride a) fat boy » propose des six-cordes harmonisées. Mister Michael a ensuite continué sur sa lancée avec un album complet, « Makin’ it back to Macon ». Pour ce faire, il s’est adjoint le concours de musiciens talentueux et de quelques invités prestigieux (Paul Hornsby aux claviers et Tommy Talton aux guitares). Un prologue parlé décrit Macon comme le berceau d’Otis Redding, de Little Richard et de l’Allman Brothers Band. Le fameux restaurant de Mama Louise est cité et le titre qui suit est dédié à cette cuisinière légendaire (« Makin’ it back to Macon », un southern rock médium avec un solo de piano et une slide hyper sudiste). La country music reste à l’honneur avec « Smell all the roses » et son solo de dobro sympathique. Un certain esprit à la Marshall Tucker Band se dégage du titre country acoustique « Both feet on the ground ». Notons également le bon rock « My baby drives a Mercedes Benz » et « Johnny Taylor’s doin’ alright » (qui sonne un peu plus « fifties »). Le blues acoustique « Tired of livin’ blues » commence par un craquement d’ancien vinyle avant la très bonne prestation en fingerpicking de Michael seul sur une guitare sèche en slide (il reprendra cette formule en s’accompagnant d’une seule gratte acoustique sur la chanson « Woman in the moon »). Á la fin du disque, Michael remercie les auditeurs et on entend la voix d’une vieille femme qui chante un ancien air du folklore (peut-être Mama Louise ?). Un parfum typiquement sudiste flotte sur ce « Makin’ it back to Macon » mais était-ce bien utile de le préciser ? Je pense que tout le monde l’avait compris. Comme le clamaient les musiciens du Marshall Tucker Band en 1983, « Greetings from South Carolina ! »

Olivier Aubry