BERNARD ALLISON: In The Mix (2015)

Bernard Allison fait partie de la race des musiciens doués, et pas seulement parce que son paternel Luther jouait dans la cour des grands. Il n’a plus rien à prouver et il a largement gagné ses galons de bluesman même si son dernier album risque de surprendre les amateurs de blues pur.

Le disque s’ouvre sur « Five long years », calibré pour le passage en radio et qui évoque un big rock US à la Tom Petty. Ce titre mélodique et fort sympathique est ornementé d’un solo de saxo et d’un solo final de guitare qui étonne car exécuté en mode majeur (personnellement, je pense que le mode mineur aurait été plus en adéquation avec la structure harmonique de ce morceau).

Sur « Call me Momma », un titre soul/funk syncopé et mélodique, le saxophone envoie un très beau solo mais j’aurais nettement préféré qu’une six-cordes le remplace. Par contre, sur « Move from the hood », le père Bernard lâche un solo de slide bourré de feeling qui fait penser au regretté Johnny Winter.

Le saxo réapparait sur le superbe slow « Tell me who » tandis que la guitare se contente d’égrener quelques phrases en retrait. Dommage !

« Something’s wrong », un blues qui swingue, réajuste heureusement le tir avec un solo d’orgue et un solo de slide autoritaire et sans appel qui nous prouve une fois de plus que Bernard Allison est un grand guitariste.

Deux autres titres sortent également du lot : « I had it all the time » (un morceau funky/soul avec un solo de gratte tout en finesse) et « Set me free » (un blues à mi-chemin entre le Texas et Chicago sur lequel Bernard Allison rappelle qui est le boss).

Voici donc un bon album concocté par un guitariste de talent désireux d’élargir ses horizons musicaux. Il y en a pour tous les goûts et chacun y trouvera son compte. Cependant, je préférais largement quand Bernard tirait du côté du Texas et reprenait le « Good time woman » de Johnny Winter.

Que voulez-vous ? On ne se refait pas.

Olivier Aubry