GALLOWAY & KELLIHER : Wild Dogs (2015)

Mike Galloway est un Floridien pur sang et a tourné notamment avec Les Dudek. Yankee à l’origine, Tim Kelliher a été transplanté en Floride dès l’âge de deux ans. Tous les deux, assistés par un bassiste et un batteur, distillent un blues « made in Florida », graisseux et authentique.

Après un disque fort réussi en 2008, « Outlaws and Renegades », ils récidivent aujourd’hui avec cet album qui transpire le « Southern blues ». Mike Galloway assure le chant et mâchouille son harmonica avec passion. Tim Kelliher est chargé de la six-cordes et se risque même à chanter sur deux titres (« Wild dogs » et « Brokenhearted blues »). On commence avec « In the ground », un bon blues rythmé avec harmonica, guitare acoustique, basse et batterie. La chaude voix de Mike Galloway est taillée pour le blues et ce gaillard a extrêmement bien assimilé tous les plans de l’harmonica bluesy. Selon moi, c’est le meilleur titre de l’album. On revient à l’électricité et au swamp blues avec « All night blues », avec un solo blues sudiste exécuté de main de maître par Tim Kelliher. « Catch me when I fall », un titre en mode mineur, rappelle « The thrill is gone » du regretté BB King. L’harmonica sonne toujours aussi bien et le solo de gratte assure un maximum. « Sugar coated love », avec une guitare slide et un harmonica, me fait penser aux Fabulous Thunderbirds. Nos deux gaillards reprennent « Love in vain » de Robert Johnson avec un arrangement recherché et efficace (slide acoustique, harmonica, basse, batterie et orgue). Au risque de déplaire à beaucoup de gens, je trouve cette version nettement supérieure à celle des Stones (sur l’album « Let it bleed »). La voix on ne peut plus blues de Mike Galloway et ce feeling typiquement sudiste y sont sans doute pour quelque chose. Bien entendu, cet avis n’engage que moi. « Five day rain » fait un clin d’œil au Chicago blues tandis que « Sharecropper blues » nous plonge dans le swamp blues « made in Gator Country » avec un harmonica échappé des Everglades. Avec ce disque, vous trouverez tout ce que vous aimez : un harmonica râpeux, une guitare tranchante, une voix gorgée de bourbon, la chaleur du Sud. Je l’ai déjà dit, je le dis et je le redirai encore : la Floride est un véritable vivier de talents musicaux. Cette galette brûlante me donne encore raison. Florida for ever !

Olivier Aubry