THE WINTERS BROTHERS BAND
Coast 2 Coast 1978

Titles:
1 - Love Livin' This Way
2 - A Gun Don't Mind
3 - Call It Off
4 - All I Want To Do
5 - Lies, Lies, Lies
6 - Hold On Baby
7 - Misery In My Soul
8 - Carolina
9 - Don't Give Up On Love
10 - Pedal To The Metal
11 - Homegrownn
12 - Radio Statio Id
13 - Force Of Love
14 - Road To Morocco
15 - Gaz Walker Commercial Theme
16 - Radio Station Id Bloopers
17 - Homegrown Acoustic
18 - If I Could Only Flag Her Down

Personnel:
Dennis Winters - guitar & vocals
Donnie Winters - guitar & vocals
David 'Spig' Davis - keyboards & harmony vocals
Gene Watson - bass & harmony vocals
Bill Connell - drums & percussion
Musiciens additionels :
Charlie Daniels - fiddle & acoustic guitar
Toy Caldwell - steel guitar
Marty Robbins - dobro & harmony vocals
Don Winters Sr. - harmony vocals
Produced by Paul Hornsby
Pourquoi chroniquer la réédition d’un album de 1978 ? Le cas est ici particulier : figurez-vous que cet album
n’est pas sorti en 1978, ni en 1979, mais une première fois bien des années après. C’est donc sa deuxième sortie, et non seulement on peut à nouveau l’acheter, mais son contenu a été profondément remanié. Une chronique se justifiait donc.
L’album prévu en 1978 s’appelait « Coast to coast » (sans le « 2 »), ne contenait que onze titres et se présentait sous la forme d’une sorte de concept album qui décrirait un voyage musical de la côte Ouest (en gros la Californie) à la côte Est (Caroline), via des états plus « countrysants » comme le Tennessee. Les divers invités, nantis d’instruments typiques, contribuaient à donner une couleur particulière à tel ou tel titre. Malgré un contenu devenu mythique, car peuplé d’excellents titres, il a connu une existence agitée, puisqu’au départ, en pleine vague disco, la maison de disque décida de ne pas le sortir. Finalement, deux décennies après, Paula, la femme de Donnie Winters récupéra les masters DAT auprès de Paul Hornsby et les morceaux sortirent sous le nom de « The Lost Album ».
Maintenant, qu’est-ce qui change, qu’est-ce qui reste dans cette nouvelle édition ? Les cinq premiers morceaux ne bougent pas. Les sixième et septième titres de l’album studio d’origine (« Pedal To The Metal » et « Homegrown ») ne se retrouvent plus à leur ancienne place, au cœur de l’album, mais juste à la suite du dernier titre de l’album d’origine, et cette fois dans de très bonnes versions live électriques. On passe donc désormais directement de « Lies Lies Lies » à « Hold On Baby »,
et on suit l’album studio jusqu’à la fin («Don't Give Up On Love”) avant les deux titres live dont je viens de parler.
Après « Homegrown » électrique, on passe aux bonus enregistrés dans des stations de radio. La transition passe par une plage de présentations (dispensable mais courte), avant trois titres entre ballade et country avec des racines bluegrass, en version unplugged, avec juste les voix et une guitare, et de temps en temps quelques claquements de doigts pour indiquer le rythme. Sympa. Après une deuxième séance de présentation radio, on a droit à la version unplugged de « Homegrown », avec cette fois en plus des claquements de mains comme percussions. Le disque se termine avec une version électrique au possible et très décoiffante d’un titre de …ZZTop tiré du célèbre « Eliminator » datant de 1983! Là, on n’est vraiment plus dans la genèse ou la promotion de l’album, mais ça le fait quand même. Ping-pong entre les guitaristes, chœurs féminins, spécialité de la deuxième génération Winters, citation de « La Grange » pour les derniers chorus, tout baigne !
L’original de « Coast to Coast » avait une qualité indéniable qui le rendait indispensable à tout projet de discothèque sudiste sérieuse. Les changements intervenus brisent un peu (beaucoup ?) le concept original qui permettait de suivre avec beaucoup de plaisir une évolution du paysage musical, des rocks/country-rocks à la sauce californienne jusqu’au « southern boogie » typique. Nous n’aurons plus ce plaisir, mais nous en auront d’autres. Les deux titres électriques enregistrés live tiennent bien la route. Les nouveaux titres acoustiques, à part la version de « Homegrown », s’éloignent du concept mais apportent, comme les titres électriques live, une nouvelle connaissance de la musicalité de ce groupe. Quant à la sympathique reprise de ZZTop, si on est content de l’écouter, elle est par contre complètement hors du propos initial.
Du coup, l’album gagne en richesse ce qu’il perd en cohérence, mais la qualité demeure, et c’est bien là l’essentiel, non ?
Y. Philippot