PROCOL HARUM au Trianon, Paris, 12 Novembre 2017.
Report de OLIVIER CARLE.
Photos de Guilaume Frémeau.



En cette année 2017, Procol Harum fête ses 50 ans de carrière et la sortie de son superbe nouvel album « Novum ». Après Gary Brooker au New Morning en juin 2015 pour célébrer ses 70 ans, la bande de passionnés de Blue Page Music avec à leur tête Roland Marzuoli se devait de faire venir cette fois-ci le groupe au complet et c’est le Trianon qui fut choisi. Bon choix d’ailleurs car cette salle au décor un peu suranné se prête à merveille aux volutes progressives du groupe! Pour ce qui me concerne c’est mon troisième rendez-vous avec les Britanniques après la tournée « Prodigal Stranger » il y a 25 ans et celle de 2014 qui passait par le Casino de Paris et dont je garde un très bon souvenir !



La première partie est assurée par The Severs, des protégés de Josh Philips qu’on verra un peu plus tard aux claviers avec PH. Bizarrement ce quartet britannique propose une musique assez éloignée du rock progressif de PH et on se demande un peu au début s’il n’y a pas une erreur de casting ! Et puis au fur et à mesure du set, la mayonnaise finit par prendre et le rock alternatif de ces 4 très jeunes musiciens accroche l’assistance pourtant plutôt classic rock dans l’ensemble. On y retrouve un peu de Radiohead et pas mal de Nirvana ou des Pixies… Une belle découverte en tous cas !



Mais venons-en au plat de résistance. Gary Brooker est toujours accompagné de l’excellent et fidèle Geoff Whitehorn à la guitare, qui nous délivrera comme à son habitude des soli très inspirés. Il est à noter que Geoff est après Gary le musicien le plus ancien de Procol Harum : 25 ans de bons et loyaux services. Il y a aussi Josh Philips aux claviers additionnels donc, arrivé plus récemment en 2004 pour remplacer le membre fondateur Matthew Fisher. A la basse c’est Matt Pegg, le fils du légendaire bassiste de Jethro Tull et Fairport Convention Dave Pegg et le fiston a de qui tenir pour faire gronder son instrument. A la batterie on retrouve Geoff Dunn qui assure derrière les fûts de PH depuis une dizaine d’années après avoir joué avec le Manfred Mann’s Earth Band.



Gary nous l’annonce assez vite, le groupe jouera au Trianon pas mal d’extraits du nouvel album « Novum » et effectivement il y en aura 7… On aura ainsi droit dès le début à l’excellent « I Told On You » qui ouvre aussi le nouvel opus. Retour en 1975 ensuite pour un sublime « Pandora’s Box » avec son rythme cubain qui enchante le public. Petit détour inattendu par l’album « Prodigal Stranger » pour « Man With A Mission », un vrai plaisir de réentendre ce morceau de 1992. Retour en 2017 avec l’entraînant « Can’t Say That » et le mélancolique « Sunday Morning ». C’est maintenant un grand classique du groupe datant de 1970 « Whaling Stories » qui résonne dans les enceintes et qui donne l’occasion à Geoff de montrer tous ses talents de guitaristes notamment pour son célèbre crescendo que Robin Trower transcendait à l’époque, sans aucun doute mon morceau préféré de Procol Harum ! « Businessman » et son riff accrocheur font partie des meilleurs moments de « Novum » et la version live est encore plus percutante… Avant l’entracte Geoff imite le chant des baleines avec sa guitare pour annoncer le somptueux « A Salty Dog », toujours un grand moment des concerts de PH.


20 petites minutes de pause et le groupe revient avec « Fires (Which Burn Brightly) », premier extrait de l’album « Grand Hotel » qui reste pour moi leur meilleur à ce jour. On retourne ensuite à « Novum » avec le sympathique « Last Chance Motel » qui sonne un peu country et pour lequel on se surprend à taper du pied. C’est ensuite l’incontournable « Homburg » qui nous transporte aux tout débuts du groupe, une pure merveille comme à chaque fois ! Et que dire de cette sublime version de « Shine On Brightly » de 1968 sinon que la voix de Gary est toujours là comme il y a près de 50 ans et que cette pépite n’a pas pris une ride ! La chanson « Neighbour » est longuement introduite par Gary qui s’amuse avec le public et se lance dans une diatribe sur les voisins qu’on aime tant détester dans la vie de tous les jours, le tout avec son légendaire humour british qui fait mouche à chaque fois… En tous cas, ce morceau du dernier album risque bien de devenir un futur classique du groupe ! Gary se remémore maintenant l’époque où Procol Harum voyageait en jets et était accueilli par des limousines avant de nous avouer que de nos jours il en est à dîner au McDo et est bien content quand il y a « 2 verres d’eau dans la loge » avant de lancer l’intro au piano de « Grand Hotel » que tout le monde attendait avec impatience tant cette chanson fait partie de l’ADN du groupe… Petite allusion aux évènements en Catalogne pour lancer « Conquistador », morceau toujours aussi percutant 50 ans plus tard avec ses influences hispanisantes… Histoire de terminer le set sur un extrait de « Novum », qui on l’aura compris était très bien représenté dans la setlist, Procol Harum nous délivre une remarquable version de la ballade « The Only One » qui donne des frissons dans l’assistance. Des frissons il y en aura encore pour LE tube intemporel de Gary à savoir « A Whiter Shade Of Pale » qui clôture de la plus belle des façons ce concert inoubliable. Mr Brooker nous a promis de revenir et on sait déjà qu’on sera forcément là !

Merci à Sophie Louvet et à Roland Marzuoli (Blue Page Music)

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