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Interview REDNECK llo BRUCE, merci de nous accorder cette interview pour Road to Jacksonville,
webzine consacré au Southern Rock.

RTJ : Tout d’abord, personnellement d’où viens-tu ? Quel âge as-tu ?

Bruce Valluet : Salut Philippe ! Je suis né à Saint Dizier (Haute Marne), j'ai 36 ans. Maintenant je vis dans un petit village meusien, avec ma femme et mon fils.

RTJ : Peux-tu nous dire quels sont les artistes qui t’ont donné envie de faire de la musique ?

Bruce Valluet : Ha ! Ça varie beaucoup ! Il y a Calvin Russell, George Thorogood, Bon Scott, quand j’étais gamin, aujourd hui ce serait Buddy Guy, Gregg Allman, Charly Starr, Seasick Steve, des personnes simples, pleines d’énergie, qui sont proches de leur public !

RTJ : Comment es-tu devenu chanteur ?

Bruce Valluet : Par pur hasard ! Je ne me considère pas comme un chanteur ! Hahaha, plutôt apprenti chanteur ! Pendant nos premières répètes, un chanteur devait venir poser sa voix sur notre support musical mal accordé ! Et il n'est jamais venu. Pour ma part, je devais faire que quelques riffs à l'harmonica. Du coup les autres m'ont dit d’essayer de chanter ! J'ai dit : ok mais attention les oreilles !

RTJ : Pour nos lecteurs, peux-tu nous dire quel a été ton parcours musical ?

Bruce Valluet : Tout a commencé avec Redneck roots band, je ne me suis jamais essayé à la musique avant ! J’ai pris goût à pratiquer il y a peu de temps en fait, en 2011 ! Hahaha.

RTJ : Comment en es-tu venu à jouer de l’harmonica ?

Bruce Valluet : J’écoute du blues, southern rock depuis mon plus jeune âge, et quand je suis en voiture, les CD défilent dans l’autoradio, je voulais les accompagner avec un instrument simple à emporter, j’ai choisi l’harmonica, j’adore ce son, ça donne du charme et de la chaleur au morceau ! Même si je suis très loin techniquement de mes idoles ! Hahaha ! J’essaye de faire simple et efficace ! (Je n'ai pas le choix ! Quand cela devient compliqué, je n’y arrive pas ! Hhiihhaaa ! -sic, NdR.-)

RTJ : Peux-tu nous résumer comment s’est formé Redneck ? Pourquoi ce nom ?

Bruce Valluet : Redneck (roots band) s’est formé par hasard aussi, un pote tatoueur voulait « un groupe » pour son salon de tatouage le lendemain ! Je lui ai dit que trouver un groupe en 24h c’est dur, mais je peux appeler deux ou trois copains qui caressent des instruments ! On est arrivé telle une horde sauvage dans le salon de tatouage ! On est parti en bœuf d’une qualité plutôt médiocre ! Hahaha ! Pendant 4h, et une femme nous a proposé une date ! On a dit ok ! Et l’aventure a commencé !

Pourquoi ce nom ? Ha ça ! Je voyage très souvent aux États-Unis, je rencontre beaucoup de personnes là-bas, en Amérique profonde. Un redneck c’est un péquenot, un plouc, un peu illettré qui adore se mettre minable le soir après une journée de boulot ! N’est jamais sorti de sa cambrousse ! C’est ce que nous sommes ! On joue comme des ploucs, on vit comme des péquenots, surtout Neness (hahaha) ! L’esprit du groupe, c’est de jouer trois accords pleins d’énergie, entre deux verres de Jack Daniels ! Pour le faire partager à nos copains et aux copains de nos copains ! Et ça a l’air de fonctionner !

RTJ : Peux-tu nous présenter les membres du groupe ?

Bruce Valluet : On va commencer par la seule femme du groupe ! La Daisy Duke d’Ancerville (c’est le Comté de Hazzard de la Meuse !).

Sophie Huardel à la basse, on a de la chance d’avoir une jolie bassiste ! T’imagines si on avait avec nous DD Dufour de Natchez, on serait moins motivé à venir en repète !

Paillas (Chris Gray) à la batterie nous viens d’Ancerville lui aussi ! Il a joué dans quelques groupes locaux, comme Chrysalide… Il a joué surtout dans la fanfare du village quand il était minot ! Un jeu de baguettes par répète !

Pouilleux (Morgan Vaucaire) à la guitare rythmique et solo, le plus jeune et le plus doué d’entre nous (hihihi !), nous vient d’un groupe de hard sudiste !

Neness Blues Band (Régis Houzé), à la guitare solo, nous vient de Chamouilley (un bled où l’eau coule à flots dans les verres de Pastis, et où le vin passe avant tout !) , c’est l’Obélix de la tribu Redneck (il est tombé dans cette soupe quand il était tout petit !), ancien guitariste de « Ghost Band » (groupe local sudiste des année 80).

Ray Sugar (Renald Houzé), le petit frère !, à la guitare rythmique, lui aussi de Chamouilley ! Il a fait une grande carrière solo dans tous les bars de la région, hahaha !

RTJ : Autant te dire ma grande surprise quand, en 2013, on m’a dit qu’il y avait encore un groupe de rock sudiste à St-Dizier ! Dois-je croire que le sud des Etats-Unis a changé de lieu ?

Bruce Valluet : Je ne pense pas que l’on soit un réel groupe de rock sudiste, nous n’avons pas le son sudiste même si nos influences et nos reprises sont du sud des USA. Je pense plus à un groupe rock boogie bien gras : Neness amène son coup de patte plutôt blues, et Morgan son côté métalleux, qui fait un beau mélange, un riff d’harmonica par-ci par-là donne un peu plus de chaleur sur les morceaux !

RTJ : Venons-en à votre disque tout d’abord où et comment a-t-il été enregistré ?

Bruce Valluet : Il a été enregistré dans un petit studio à côté de Saint Dizier, où Fred Chapelier, Neal Black, Bacchus ont déjà enregistré, un enregistrement en live pour la rythmique, on a repris ensuite les solos guitares et harmonica et bien sûr la voix, un bon disque de démo avec l’esprit Redneck que l’on retrouve en concert.

RTJ : Le titre « 1 poing c’est tout ! », est-ce un clin d’œil à ton passé de boxeur ?

Bruce Valluet : Je suppose que oui ! C’est moi qui avais décidé d’enregistrer à ce moment là ! Je leur ai dit « on commence samedi l’enregistrement ! Un point c’est tout ! ». Paillas (batteur) a voulu garder ça en jouant sur les mots avec mon passé de boxeur ! C’était bien trouvé ! Et c’est aussi un petit message à ceux qui ne croyait pas long à Redneck !

RTJ : J’adore ta voix rocailleuse et l’harmonica sur la reprise de Flynville Train « Red Nekkid », qui a choisi ce morceau ?

Bruce Valluet : En général, c’est moi qui propose les morceaux, puis on choisit entre nous et c’est parti ! Celui-ci me plaisait bien, je l’ai donc proposé, ils ont accroché aussitôt… J'aime la version de Flynnville Train comme celle des Bootleggers d’ailleurs ! La nôtre est plus rock, sans les chœurs, avec une pointe d’harmonica, j’aime beaucoup les solos guitare de Neness qui montent en puissance tout au long du morceau. Concernant ma voix, on m’a conseillé d’arrêter de fumer ! (hahaha)

RTJ : Qui a choisi les reprises judicieuses de Chris Gates « I’m Not Your Man » et LE « Kenny At The Corner » des Finlandais de Hurriganes ?

Bruce Valluet : Concernant « I’m Not Your Man », c’est mon choix, comme pour « Red Nekkid ». On la joue un peu plus « rentre dedans » comme tous nos morceaux j’ai l’impression ! Hahaha ! J’aime ce son gras, ces riffs qui te collent tes santiags au mur !

Concernant « Kenny at the Corner », ça vient de Renald qui mettait ce morceau dans les juke-boxes des bars qu’il fréquentait quand il était ado ! Une reprise à notre sauce « plouc », l’original de Hurrigaines me fait mal aux cheveux !

RTJ : Vous faites bien groover la reprise de Lynyrd Skynyrd « Talked Myself Right Into It », extraite de Twenty, avec cette particularité d'un rock sec et vif assené avec rage. D’où vous vient cette folle énergie ?

Bruce Valluet : C’est vrai que beaucoup de personnes (public, sonorisateur, musiciens) remarquent une énergie en Redneck, sûrement l’énergie du débutant ! Comme on peut voir ce phénomène sur un jeune boxeur qui monte les premières fois sur un ring ! Au moins si on est pas super doué techniquement, on se rattrape sur l’énergie (hahaha) ! J’aime beaucoup le jeu de batterie de Paillas sur ce morceau ! Ça donne l’esprit d’une vieille locomotive à vapeur traversant l’Arizona ! (Faut vraiment que j’arrête de fumer ! ). Sophie s'y colle parfaitement bien, en faisant groover sa basse ! On adore faire ce morceau sur scène !

RTJ : Quels sont les moments les plus forts que vous avez vécus sur scène ?

Bruce Valluet : Avec les frangins Houzé, je peux te dire qu’à chaque concert c’est un moment fort (hahaha) ! On a un bon souvenir de Pont-à-Mousson (en Meurthe et Moselle) chez les Chopper Freaker Band, il y avait un public de fou (600 personnes environ) ! Une quarantaine de bikers anglais ! Ils étaient déchaînés ! Ça nous a donné de l’énergie ! Ils voulaient plus qu’on descende de la scène ! Ils ont adoré mon micro chant (pot d’échappement de shovel Harley Davidson !).

Et lors de notre dernier REDNECK FEST, 250 personnes chantaient et bougeaient sur nos reprises ! Il y avait un terrible engouement du public, c’était impressionnant pour nous qui sommes tout nouveaux sur scène !

RTJ : Quel est le futur du groupe ? Des compos originales ?

Bruce Valluet : On attaquera notre premier album ! En février, dans le même studio, avec quelques compos assez sudistes d’ailleurs ! Et des reprises à notre sauce « péquenot » ! On a déjà pas mal de dates pour 2015, on aimerait partir jouer un peu plus loin, voir d’autres tribus, prendre la route…

RTJ : Je fais un webzine rock sudiste depuis plus de 15 ans, et on a toujours des soucis avec le
drapeau sudiste, qui pour nous signifie la musique qu’on aime, de Lynyrd aux Allman Bros.
Que signifie-t-il pour toi ? L’utilises-tu sur scène ?

Bruce Valluet : Bien sûr il signifie la musique que l’on aime ! Je l’utilise à la version Lynyrd Skynyrd attaché sur mon pot d’échappement. Des personnes de couleur m’ont déjà fait la remarque à deux reprises, je leur réponds que c’est lié à la musique du sud. Pendant un concert, on a bœufé avec un bluesman américain de couleur ! Par respect, je lui ai proposé de retirer le drapeau si ça lui posait problème, il m'a répondu : ça ne me concerne pas, c’est du passé ! Pas de problème pour moi ! Et il a chanté dans mon pot d’échappement aux couleurs sudistes !

RTJ : A part une communauté Facebook, vous semblez assez peu présents sur Internet, alors à quand un vrai site pour le groupe ?

Bruce Valluet : On verra ! On n’est pas trop Internet ! Quelques vidéos sur YouTube ! On préfère le contact physique ! Nous somme un petit groupe sans prétention, on est bien comme ça ! Partout où on joue, on vend pas mal de CD et de T-shirts, casquettes, c’est que les gens nous apprécient en consommation directe ! Si on arrive aux 1000 CD vendus, promis on fait un site Internet ! Hahaha !

RTJ : Comment nos lecteurs peuvent ils se procurer T-shirts et CD ?

Bruce Valluet : Ils peuvent déjà nous écouter sur YouTube, il y a quelques liens, et si ça leur plaît, il y a un contact téléphone sur Facebook « Redneck le groupe », plus de 350 CD vendus et autant de T-shirts, le public aime l’esprit que l’on dégage, c'est plutôt cool pour nous ! Et aussi venir nous voir en concert ! La plupart du temps, après le concert, les gens viennent nous voir et nous disent « Hé ! Moi aussi je suis un Redneck !»

RTJ : Question traditionnelle pour clore nos interviews, si tu devais rester sur une île déserte,
quels seraient les 5 albums que tu emmènerais ?

Bruce Valluet : Pour le matin, au réveil, Creedence Clearwater Revival : Willy and the Poor Boys.

Si je décide d’aller pêcher des perches arc en ciel, ce sera un Calvin Russell : Rebel Radio.

Pour l’apéro, (sachant que je ne bois que la Budweiser) je me taperais bien Blackberry Smoke : Bad Luck Ain’t No Crime.

Pour l’après midi, un album en « french » pour ne pas oublier ma langue natale, Natchez : Retour à la Source

Et pour la soirée, si je croise une jolie sirène en short en jeans et santiags sortant de l’océan, je prendrais Hubcap Music de Seasick Steve !

Merci de nous avoir accordé cette interview.

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