STILLWATER
Michelle LaRose a pu discuter avec Bobby Golden pour Road To Jacksonville
Photographies de Jason Shattles. ( Décembre 2006 )

Si vous connaissez le film Almost Famous de Cameron Crowe, vous vous êtes sûrement demandés si Stillwater était un vrai groupe. Et bien en fait, la réponse est Oui et Non.

Stillwater est un groupe de Southern Rock qui s'est formé au début des années 70.
Cameron Crowe a rencontré le groupe et leur a demandé la permission d'utiliser leur nom pour le donner au groupe fictif de son film Almost Famous.

Stillwater se réunit à la fin de chaque année pour le 'Annual Stillwater and Friends Reunion Concert' à Macon en Georgie. Nous avons pu parler avec Bobby Golden pour en savoir plus sur le vrai groupe Stillwater.

RTJ : Bonjour, comment se sont passées les fêtes de Noël ?

Bobby : Bien ! Et on y est toujours. On est allés dans la maison du père de ma femme.

RTJ : C'est à côté ?

Bobby : A environ deux heures d'ici. On a passé le jour de Noël avec ma famille.
Maintenant on va passer un petit moment avec la famille de ma femme.

RTJ : Le 27 décembre, il y a quatre ans, le maire de Macon en Georgie l'a proclamé 'Stillwater Day'.

Bobby : Oui, il est venu et il nous a remis une plaque ou une clé, je ne sais plus trop. C'était sympa, c'était au journal télévisé. Et c'est régulièrement annoncé aux informations quand on fait un concert. Ils nous ont toujours supportés. Les télévisions et les autres médias.
On a des amis partout ici.

RTJ : Stillwater était un groupe dans le film Almost Famous, mais ce groupe ce n'était pas vous. Peux tu m'expliquer cela ?

Bobby : Ils ont juste pris notre nom. Cameron Crowe et, je suppose, sa femme (Nancy Wilson de Heart)… Je sais que Cameron Crowe était un fan du groupe. Il est venu à Macon dans les années 70 à un pique-nique organisé par Capricorn Records. Il était alors journaliste chez Rolling Stones mais c'était encore un gamin, et c'est de çà que parle le film. Il nous a rencontrés mais en fait il était venu ici pour voir les Allman Brothers et les rencontrer je suis sur. Je pense qu'il a pris le modèle des Allman Brothers, de Led Zeppelin et de Skynyrd pour le groupe dans son film. Il est parti sur la route avec quelques groupes. J'étais en Italie et j'ai reçu un fax des impôts me demandant de payer une taxe d'imposition. J'ai appelé pour demander ce que c'était cette taxe et j'ai appris que le bureau de Steven Spielberg a recherché Sebie, notre chanteur, pour lui parler de ce film et qu'ils voulaient utiliser le nom de notre groupe dans le film.

RTJ : Yeah, et ils avaient besoin de votre permission, n'est ce pas ?

Bobby : Yeah. En fait… Ils auraient pu probablement le faire sans notre permission mais il y aurait alors eu plein d'histoires de droits et d'avocats. Notre avocat est entré en contact avec eux. Ils voulaient utiliser notre nom gratuitement et j'ai dit 'Non, ce ne sera pas gratuit'. Donc on a récupéré un peu d'argent avec çà. On a essayé de négocier pour mettre notre musique dans le film mais la femme de Cameron avait déjà écrit toute la musique du film. C'est ce que je comprends maintenant. La musique a beaucoup d'importance dans le film et c'est une songwriter réputée. Bon, on aura au moins essayé. [rires]

RTJ : Et c'est quoi cette histoire de taxe d'imposition ?

Bobby : Oh yeah. J'habitais en Europe, en Italie et ils nous ont payé pour le film. Mais je ne savais rien de cette histoire. J'ai juste appris qu'ils voulaient utiliser notre nom dans le film et je n'avais jamais entendu parler d'argent jusqu'à ce que je reçoive cet avis d'imposition. Le dit m'a dit " Vous serez payés quand vous rentrerez aux USA ". Et c'est ce qui s'est produit !
Donc on a du payer une taxe d'imposition avant d'avoir été payés pour le film !
[rires]

RTJ : C'est amusant ! Le fait de citer le nom de votre groupe dans le film a redonné de l'intérêt pour le groupe aux gens ?

Bobby : Oui, tout à fait ! Spécialement dans des endroits comme en Europe. J'ai vu des trucs sur Internet, les gens posaient des questions " Est-ce que c'est le même groupe ? ".
Donc çà nous a relancé un peu.

RTJ : Penses-tu qu'il serait sage, comme dans le film, de prendre un journaliste sur la route comme çà ?

Bobby : Je pense que c'était quand même les années 70, c'était plus libre.
Je ne pense pas que çà aurait dérangé les Allman.
[rires]

RTJ : Ca ne les dérangerait toujours pas maintenant je pense.

[rires]

Bobby : Ils n'ont plus rien à cacher ! Mon neveu de dix-huit ans m'a dit " Man !
Est-ce que vous allez jouer Fever Dog ? ". Il ne connaissait pas trop notre musique,
il pensait que c'était un vrai titre.

[rires]

RTJ : C'est drôle ! J'ai lu que le vrai nom du groupe à l'origine c'était Stillwater Junction.

Bobby : Non. On avait un groupe qui s'appelait Coldwater Army avant Stillwater, il y avait certains membres de Stillwater qui y jouaient. Quand on a formé Stillwater, on a dissous Coldwater Army parce qu'on quittait l'université. Certains d'ailleurs sont restés à l'université après quand Stillwater existait. Mike Causey a apporté le nom. Je ne me souviens plus très bien comment çà s'est fait.
Je pense qu'on essayait plein de nom, et il est arrivé avec Stillwater. On était à la campagne, ce n'était pas un groupe de Country mais on répétait dans une ferme. Et on c'est dit : " Hey, çà sonne bien, c'est OK. ".

RTJ : Stillwater a splitté quand Capricorn Records a fermé. Pourquoi ?

Bobby : On a eu une autre offre de Atlantic ou d'un autre label, mais nous n'y avons pas donné suite. C'était au début des années 80 et c'était dur d'avoir un contrat. Le Southern Rock était presque fini. Le seul groupe qui vendait encore un peu était .38 Special je crois. Ils vendaient encore un peu. On nous avait dit que les compagnies de disques au début des années 80 ne cherchaient plus que des groupes nouveaux en provenance d'Angleterre. Le son avait changé. On a essayé de s'adapter. On a failli avoir un contrat. On a discuté avec des types de chez Capricorn et ils voulaient nous signer. Ils ont écouté ce qu'on avait fait et ils ont dit " Là-dedans il y a un hit mais nous en voulons plus ". Alors on a essayé encore et on en est arrivé au point de se taper la tête contre les portes sans y arriver. On est restés comme çà pendant trois ou quatre ans sans contrat. C'était assez dur.

RTJ : J'ai entendu dire que les enregistrements originaux des deux premiers albums originaux
de Stillwater ont été perdus. C'est vrai ?

Bobby : Qui t'a dit cela ?

RTJ : J'ai lu çà sur Internet, c'est pour çà que je te demande si c'est vrai ou non.

Bobby : Je ne sais pas. Universal Music est, à ma connaissance, propriétaire des droits. Je pense qu'on possède une copie de ces albums. Je ne sais pas ce que Universal a gardé. Ni qui a récupéré les droits de Capricorn. Je pense qu'ils ont Mindbender, je ne sais pas trop, je crois qu'ils l'ont sortis l'année dernière finalement. C'est le seul morceau qui ait été enregistré digitalement. Regarde sur Amazon à Stillwater, je ne sais pas comment s'appelle le CD, il est sorti à Noël dernier. C'est Southern Hits…un truc avec Gold… Southern Gold je pense. Ca appartenait à une compagnie qui dépendait de Universal Music. Il y a les Allman Brothers, Skynyrd et je pense .38 Special dessus. Tu sais, tous les groupes qui passaient à la radio. C'est la seule fois où on a eu droit à un enregistrement digital.

RTJ : Votre dernier album a été Runnin' Free en 1999. Verra t-on un autre album de Stillwater un jour ?

Bobby : Je ne sais pas. On pourrait le faire. On en a parlé mais on n'a encore rien fait. Ca prend du temps et çà coûte de l'argent. J'aimerais qu'on en fasse un autre. Je pense que tout le monde le voudrait. C'est juste une question de trouver le temps et d'investir l'argent nécessaire avant qu'on puisse faire un nouvel album. J'aime vraiment aller en studio et enregistrer. Ca m'éclate vraiment.

RTJ : Vous avez travaillé avec le légendaire Bobby Buie. Penses-tu qu'il a participé à l'aventure de Stillwater ?

Bobby : Et bien oui, certainement, au moins pour l'écriture des morceaux. Il a pris un morceau,
çà je le sais, il l'a apprécié mais il n'aimait pas les paroles et il avait une autre idée pour ces paroles, c'était le morceau Fantasy Park du premier album. Il aimait la musique alors il a mis ses propres paroles dessus. C'est un songwriter et un bon. Il a eu beaucoup d'influence sur les paroles et sur certains des titres. Avoir Buddy Buie comme producteur… Atlanta Rhythm Section aussi, avant qu'on rencontre Buddy, on aimait vraiment leur musique.
On était super excités qu'il s'occupe de nous.

RTJ : Vous êtes des bons amis de l'Atlanta Rhythm Section.

Bobby : Oui, Ronnie va venir cette année.

RTJ : Je l'ai vu sur votre blog Myspace. Ronnie partait quand j'ai commencé à connaître
les musiciens de l'ARS. Je connais Andy et Steve et tous les autres.

Bobby : Je ne connais pas très bien les nouveaux musiciens ; je connais tous les anciens… Barry…

RTJ : Barry a quitté le groupe cette année.

Bobby : A cause de sa femme ?

RTJ : Il a quitté juste après qu'elle soit morte. Le seul qui reste du groupe originel est Dean.

Bobby : Dean est un personnage.

RTJ : Oui c'est un sacré type. J'aime Dean.

Bobby : On a passé du bon temps avec ces types. Je me souviens de Paul Goddard, on était quelque part, je ne sais plus dans quelle ville…Juste avant de monter sur scène, j'ai vu dans l'hôtel le Room Service lui amener deux gros steaks. Quelqu'un a demandé pour qui c'était
et les deux étaient pour Paul.

[rires]

RTJ : Si quelqu'un voudrait se procurer les albums de Stillwater, où pourrait-il aller pour les avoir ?

Bobby : Je ne sais pas. Il y en a quelques-uns qui se vendent au moment du concert de Macon.
Ils en ont fait des bootlegs en Europe. J'en ai acheté un qui provenait d'un pays de l'ex-URSS…
y'a un type qui en avait fait une copie et qui le vendait sur eBay.

RTJ : Tu en as acheté une copie sur eBay ! [rires]

Bobby : Je voulais voir à quoi çà ressemblait. Il a fait du bon boulot. Il y a aussi des copies qui se vendent dans la région de Macon. Il n'existe aucun endroit où se vendent nos albums. Un type à New York doit essayer d'en vendre, mais çà ne fonctionne pas encore. Il a un Website, il essaie de réunir tous les groupes sudistes et de rendre leurs CDs disponibles. On parle de nous sur son Website mais notre album n'y est pas encore disponible.

RTJ : Vous participez à la réunion annuelle 'Annual Stillwater and Friends Reunion Concert'
à la fin de chaque année. Pourquoi ne faites-vous pas plus de concerts ?

Bobby : Et bien on en a fait plus cette année. On a fait un concert humanitaire à Perry, à côté de Macon. C'est comme le concert humanitaire de l'état de Géorgie, mais c'est encore plus gros, çà s'appelle le 'Georgia National Fair'. C'est dans le cadre d'une grande fête de l'agriculture où les gens présentent des chevaux et des vaches. C'est un grand évènement. Il y a eu 450 000 visiteurs cette année. On y a fait un truc spécial… Ca ouvre habituellement un vendredi, ils l'ont ouvert un jeudi pour nous et on a pu faire un concert en avant-première auquel les gens pouvaient assister avec un ticket d'entrée à la fête. Il y a beaucoup de groupes Country qui jouent là-bas. Gretchen Wilson était tête d'affiche cette année et je crois aussi les Beach Boys. Il y a toujours beaucoup de spectateurs là-bas donc ils ont toujours des bons groupes en tête d'affiche. Ils nous ont demandé de venir faire un concert spécial. C'est assez dur pour nous de nous réunir, notre batteur habite dans le Colorado, je travaille à Atlanta. Un de nos musiciens Rob, est dans la réserve de l'US Air Force. Il a des obligations à remplir. Il rentrait juste de Turquie et d'Irak. Ca l'occupe beaucoup. Il faut que notre emploi du temps corresponde à celui de l'US Air Force. Il ne peut pas venir comme çà comme il veut.

RTJ : Quels sont vos " amis " qui jouent avec vous à votre concert annuel ?

Bobby : Et bien il y a les Winters Brothers qui viennent du Tennessee.

RTJ : Johnny et Edgar ?

Bobby : Non pas eux. Le groupe les Winters Brothers. Il viennent du Texas je crois.

RTJ : Ils viennent du Texas, yeah !

Bobby : Ils s'appellent le WINTERS BROTHERS BAND. C'est un groupe de Country Rock des années 70. Ils ne passent pas à la radio mais ils tournent beaucoup. Ils viennent jouer avec nous. Jimmy Hall de Wet Willie vient aussi. Heureusement Ronnie Hammond viendra aussi s'il est en état de le faire. Il n'est pas en bonne santé ; il a des hauts et des bas. Chris Hicks qui jouait récemment avec le Marshall Tucker Band vient aussi. Chris Hicks est bien connu dans le Sud. C'est un guitariste de rock sudiste doué et un bon chanteur. Il y a aussi beaucoup de musiciens locaux de la région de Macon qui sont présents aussi. Certains de nos amis qui ont déménagé vers la Floride ou ailleurs viennent aussi nous retrouver. Il y a aussi un groupe local dans lequel jouent plusieurs musiciens de Stillwater et qui s'appelle The Wall. Ils font des concerts dans le coin. Ils jouent tous les week-ends dans des clubs. Je jouais avec eux jusqu'à ce que je déménage vers l'Italie. Puis je suis revenu m'installer à Atlanta, et c'était trop loin pour venir jouer tous les week-ends. C'est un groupe vraiment très bon qui fait pas mal de reprises, un groupe de clubs en fait. Ils existent toujours et ils continuent à jouer.

RTJ : Et bien Bobby, je voudrais te remercier d'avoir bien voulu répondre aux questions
de Road To Jacksonville aujourd'hui.

Bobby : Jacksonville… Le dernier concert qu'on a fait à Jacksonville, il y avait Stillwater, 38 Special et Rossington Collins. C'était leur premier concert chez eux après l'accident d'avion. On avait joué avec eux quelques mois avant au Volunteer Jam ; on a fait pas mal de tournées avec Charlie aussi. Mais c'était leur tout premier concert sur scène et c'était vraiment marquant, ils avaient mis le micro de Ronnie Van Zant sur scène et un projecteur dessus. Ils ont joué Freebird sans les paroles. Ca a été vraiment une nuit formidable avec tous leurs plus grands fans autour d'eux. C'était un bon concert.

RTJ : Merci pour le temps que tu as passé avec nous Bobby.

Bobby : J'ai apprécié ce moment et que tu prennes ton temps pour faire cette interview.
Passe une bonne journée.

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