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Interview Georg Bayer par Yves Philippot...


RTJ : La dernière (et pour le moment seule) fois que vous avez répondu à une interview de RTJ, en 2004, elle aurait réellement pu être la dernière, car vous aviez envie d’arrêter de chanter avec Lizard. Vous avez donné un concert spécial qui aurait dû être le dernier,
et puis vous voici de retour comme chanteur de Lizard, et nous sommes vraiment très heureux de vous poser quelques questions.
Mais tout d’abord nos lecteurs aimeraient savoir ce qui s’est passé dans votre vie depuis ce fameux 8 octobre 2004, et aussi comment de « Aushilfe » (« secours extérieur ») l’an dernier, vous avez finalement annoncé votre véritable retour dans le groupe.
Pouvez-vous parler de ces deux points ?


Georg Bayer : Tout d’abord, je tiens à remercier nos fans français et les gens de RTJ qui veillent à garder vivante notre musique.
Vous savez que je ne suis pas un chanteur professionnel – ce qui signifie que je ne gagne pas ma vie avec la musique. Je travaille comme producteur pour la télévision allemande et, comme vous devez l’imaginer, c’est un boulot à plein temps. Je devais prendre sur mes vacances pour faire les tournées, et ce n’était pas bon pour ma famille, et plus particulièrement pour mes enfants. Pour Lizard, je n’étais pas que le chanteur et le parolier, mais aussi le manager et l’agent. Nous tournions tous les ans en Europe et réalisions un album tous les deux ans. C’est un sacré boulot. C’était à l’époque trop pour moi. Donc j’ai dû arrêter le groupe pour consacrer du temps pour ma famille. D’un autre côté, j’ai aussi passé du temps à récupérer d’un mauvais traitement médical qui m’a handicapé pendant un long moment. Quand le groupe m’a demandé de les rejoindre, nous avons décidé de changer le management, c’est à dire que Volker s’occupe des affaires, et que je ne suis que le chanteur. C’est beaucoup plus facile pour moi.


RTJ: Ce qu’il y a de bizarre est qu’on entend actuellement parler de Lizard parce qu’on peut maintenant acheter le CD
ou le DVD de vos adieux! Avons-nous raison de penser que le groupe et vous aurez désormais d’autres projets musicaux ?


Georg Bayer : Nous avons déjà commencé à écrire de nouvelles chansons et nous avons programmé des séances de studio cette année. Bruce (Brooshire, de Doc Holiday, NDR) veut aussi monter un projet avec nous après le succès en juin de notre tournée. Il y aura une autre tournée comme celle-là l’an prochain et peut-être un album ensemble.RTJ : Vous nous avez parlé de la difficulté pour vous d’organiser une tournée en France. Maintenant que vous êtes de retour dans Lizard, aurons-nous le plaisir de voir le groupe sur scène dans notre pays, et le problème est-il important pour vous ?Georg Bayer : Nous n’avons toujours pas eu d’offre sérieuse, peut-être que quelques personnes de RTJ pourraient nous y aider, ou quelques uns des lecteurs. J’aimerais beaucoup jouer en France, et Bruce aussi. Peut-être que nous pouvons faire quelque chose ensemble.

RTJ : En France, où vous n’avez jamais joué, vous n’êtes pas vraiment très connus. C’est bien dommage, mais c’est un fait. Nous savons pourtant par ici, depuis votre interview de 2004, que vous aimez beaucoup l’ABB, et que vous avez découvert le rock sudiste en écoutant un de leurs célèbres instrumentaux. Pas un peu étrange, ça, pour un homme appelé à devenir plus tard un chanteur ?

Georg Bayer : J’étais déjà un chanteur avant ça! J’ai eu ma première expérience musicale de groupe en 1969 à l’âge de 15 ans, on jouait des morceaux d’un groupe allemand appelé « Ton Steine Scherben ». Plus tard, nous avons eu un groupe qui jouait du Blood Sweat and Tears et du Chicago. Imaginez-vous que nous étions parfois 12 personnes sur scène.

RTJ: Dans l’ABB, il n’y a jamais eu de chanteur de façon exclusive, et aujourd’hui, Greg et Warren doivent assurer leurs parties de claviers et de guitare, même quand ils ont le chant principal. Pourquoi avez-vous choisi de ne pas suivre cette voie, ou regrettez-vous de ne pas l’avoir fait ? Jouez-vous d’un instrument ? Quelle est votre relation avec les instruments ?

Georg Bayer : Je ne pense pas que Gregg soit tenu de jouer de l’orgue- par exemple dans son propre groupe il y a un des meilleurs spécialistes des claviers sur scène: Bruce Katz, donc ils n’ont pas vraiment besoin de Gregg à l’orgue, mais il aime le faire. Mais je n’ai jamais voulu jouer d’un instrument : je voulais être le frontman et le chanteur.

RTJ: Vous écrivez les paroles pour Lizard. Vous devez le faire en anglais.
Comment faites-vous, et comment sentez-vous que cette fois, vous allez parler de ci ou ça ?


Georg Bayer : Je n’ai pas plus d’idées que ça là-dessus. J’espère en tous cas que tout le monde comprend ce que j’essaie de dire. Quand Christoph ou Volker me file un morceau, je l’écoute pendant un long moment afin de voir ce que je ressens lorsque j’écoute cette mélodie, ensuite j’essaie de chanter dessus, sans faire attention aux mots qui me viennent à l’esprit. Ensuite, quand nous sommes sur le point d’enregistrer le morceau, je réécoute le groupe au moment où ils en jouent les bases, et à ce moment-là, j’écris les paroles de la chanson - j’ai déjà une histoire dans la tête à ce moment-là. Quelquefois, je demande à Bruce s’il comprend bien tout.

RTJ: Bruce Brookshire est un de vos grands amis. Doc Holiday vient d’enregistrer un album de reprises qui ont influencé ses membres. Je pense que vous l’avez attentivement écouté. Comment trouvez-vous ces reprises et l’idée d’un tel CD ?

Georg Bayer: Ces dernières années, pas mal de groupes ont réalisé de tels projets, et quelquefois c’est réellement bon. Le faire comme Doc Holiday, pour montrer leurs racines, a un sens pour moi. Quelques uns de ces morceaux font aussi partie de mes morceaux favoris comme par exemple "Fire on the mountain" ou "Bad Company".RTJ: Si vous aviez à enregistrer ce genre de CD, quel serait votre choix de morceaux? Georg Bayer: Quelques morceaux de Gordon Lightfoot, "Heart of my soul" de Molly Hatchet, "Wild Horses" des Rolling Stones, "Ocean awash the gunwale" de Gregg Allman, "Mr. Big" de Free et "Tuesdays gone" de Skynyrd.
 
RTJ: La scène du rock sudiste a évolué durant ces trois dernières années. Quelle est votre opinion sur cette évolution et les nouveaux groupes au sommet aujourd’hui, comme par exemple le Derek Trucks Band ou Ghost Riders? Aimez-vous particulièrement un ou deux groupes, maintenant que Savoy Truffle ne semble plus exister ?

Georg Bayer : Je dirais que j’aime vraiment beaucoup Wind, autant le groupe que les musiciens. Ils sont aussi bien un groupe fantastique que des gens agréables. Derek Trucks est un musicien fantastique, lui et Warren Haynes sont aujourd’hui les meilleurs guitaristes, sans aucun doute. Mais le style de Dickey Betts me manque dans la musique actuelle. Je n’ai pas vu les Ghost Riders, aussi ne puis-je rien dire sur eux, mais je vais rencontrer Liquid Groove Mojo cette année et je suis aussi excité qu’eux. J’ai entendu dire que Savoy Truffle est maintenant le groupe de Chris Duarte, et j’aimerai les voir sur scène. Lui, c’est la crème des rockers texans et eux, ce sont de fantastiques musiciens, ça doit être excellent.

RTJ: Des “vieux” groupes de rock sudistes ont dû organiser leur come-back et ont changé leurs line-ups. On a vu récement le “nouveau” Point Blank, les “nouveaux” Outlaws, la “nouvelle” ARS, un Blackfoot à trois guitares sans Rickey Medlocke et Jason Spires, et le retour de Dave Hlubeck au sein de Molly Hatchet. Les avez-vous écoutés ? Quelle est votre opinion sur ces « nouveaux-vieux » groupes ?

Georg Bayer : Certains sont très bons, et je trouve très important qu’ils jouent à nouveau. Le retour de Blackfoot est particulièrement époustouflant, ce groupe m’a réellement manqué ces dernières années. Ils font un truc extra ! Les Outlaws ont besoin d’un bon album pour signer un vrai come-back. Hughie est un grand chanteur et guitariste, et il est capable d’écrire d’excellents morceaux,
alors il devrait le faire – et ensuite, ils peuvent redevenir un des meilleurs groupes de rock sudiste.

RTJ: La participation française a aussi grandi dans le rock sudiste. Les media allemands de rock sudiste semblent beaucoup apprécier le récent CD du General Store Band. Vous nous avez dit que vous aimez Calibre 12, et ça nous a fait beaucoup plaisir, car John Molet joue un grand rôle dans RTJ, mais connaissez-vous des groupes plus récents comme General Store Band, Texaroma ou Plug’n Play ?
Avez-vous eu assez de temps pour connaître mieux qu’il y a trois ans des groupes français comme Natchez et Truckers ?

Georg Bayer : J’ai déjà le CD du General Store Band et je l’aime beaucoup. Je pense que votre scène nationale est très intéressante,
et j’aimerais vois quelques uns de vos groupes live- peut-être ici, ou ensemble en France. Allez, on y va !

RTJ: Avez-vous parfois assez de temps pour surfer sur le web et lire la version anglaise (ou française) de RTJ ?

Georg Bayer : RTJ est un très important medium pour le rock sudiste et je le lis chaque fois que je le peux.
Votre magazine est très bon et chacun peut y sentir tout l’amour et toute la compréhension de la musique peaufinée à la main.

RTJ: Saviez vous que le “Southern Rock Lizard” ( en fait la traduction française est « lézard des rochers méridional », NDR )
est une véritable espèce de lézard endémique à l’Afrique du Sud ?Georg Bayer : J’ai tout lu sur lui sur Internet,
car quand vous faites une recherche sur le groupe vous tombez sur l’animal.
En 2004, on vous a demandé vos cinq disques préférés pour emmener sur une île déserte.
Mais aujourd’hui, quels seraient vos cinq chanteurs de rock favoris ?


Georg Bayer : Bob Seger, Bruce Brookshire, Gregg Allman, Chris Thompson, Danny Joe Brown.

RTJ: Merci Georg de votre amabilité, de votre soutien et du remarquable contenu de vos réponses.

Yves Philippot