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Interview de Michel Levet de WANTED par email le 20 Août 2007...
Wanted 84 delire lunette avec Marc a gauche remplacant de patrick ( Pour agrandir cliquez sur l'image )

RTJ : Bonjour MICHEL, d'abord merci de nous accorder cette interview pour ROAD TO JACKSONVILLE, le webzine du rock sudiste.
Peux tu rappeler globalement aux lecteurs de RTJ l'histoire de WANTED ? Peux-tu nous présenter chaque membre du groupe ?

Michel Levet : Salut à tous et tout d'abord merci à vous RTJ pour cet interview.
Alors Wanted était un groupe de hard southern rock qui a propagé la bonne parole du rock sudiste le plus loin possible de ses bases de 1981 à 1984. Nous étions 5 zicos de Thonon (entre EVIAN et GENEVE (CH) au bord du lac Léman, pour vous situer). Avec Ted le chanteur on jouait déjà dans un groupe complètement déjanté (même trop) et on a décidé de monter un groupe 100 % sudiste. Je connaissais Eric ( le batteur ) mais savais qu'il écoutait des trucs bizarres style Magma ou Zappa, mais en parlant du projet il m'a dit que c'était ok pour lui, qu'il était aussi fan de rock sudiste et qu'en plus il avait un (une) bassiste : sa copine Véro. Ensuite Ted nous a présenté Patrick (guitare) et voilà, on a commencé les répètes. On a fait toutes les MJ des 2 Savoie et pas mal de dates en Suisse voisine avec des festivals et premières parties pendant ces 4 années et franchement je n'en n'ai que de super souvenirs. Comme celui de notre retour du concert de Nice avec notre fourgon sur lequel était inscrit " The South Will Rise Again". On est remonté chez nous à 40 kms heure sur l'autoroute après avoir dormi à 15 dans un appartement. Thonon était vraiment bien branché southern rock à cette époque, et en été 82 et 83, on faisait une date à Thonon et la MJ était plus que pleine à craquer chaque année .... C’était le pied. Notre répertoire était moitié compos moitié reprises (Lynyrd - Molly - Blackfoot - 38) et je peux te dire qu'on s'éclatait sur scène­. Ted était un sacré front man vraiment fait pour la scène et tous les deux on s'entendait à merveille pour faire le spectacle alors que derrière la rythmique assurait à mort.

RTJ : Peux-tu nous en dire plus sur l’enregistrement de la démo que tu m’as envoyée ?
Comment a-t-elle été enregistrée ? Pourquoi n’est-elle pas sortie en 45 tours ?

M L : On voulait sortir un 45 tours... Je rappelle avoir vu celui de Bacchus et m'être dit : c'est ça qu'il faut faire, ils y sont bien arrivés, pourquoi pas nous ? On voulait un super son comme un grand groupe pour frapper fort, alors on a cassé les tirelires et on est allé au MOUNTAIN STUDIO à Montreux (Suisse) le studio de Queen, où YES et les plus grands enregistraient...
Quand on est arrivé, il y avait encore les bandes toutes fraîches de Chris Réa, et on a eu le même producteur que lui, David Richards.
On a enregistré 2 compos en anglais en une journée et nous sommes retournés faire le mix plus tard. Notre manager Rémy est alors allé à Paris faire les Majors mais bon, le style bien sûr ne leur convenait pas. Mais un jour en faisant la première partie de Tequila, leur manager nous a dit qu'il était ok mais qu'il voulait des textes en francais alors Ted et Véro sont retournés au Mountain studio pour refaire les vocaux. On a fait les photos pour la pochette, etc. Enfin bref tout était ok, mais le label a coulé et on s'est retrouvé le bec dans l'eau.
Mais on a gardé tout le matos et on a sorti les 2 titres en K7, je ne sais plus en combien d'exemplaires, mais on a tout vendu en un rien de temps, et d'ailleurs j'avais vraiment les boules de ne t'envoyer qu'un double de k7 avec un petit son alors que l'originale bourre vraiment un max... Ensuite Rémy avait même trouvé un distributeur sur Paris, mais le groupe avait splitté alors voilà. Tu sais, c'était pas facile comme maintenant pour faire une auto prod... ce serait maintenant c'est sûr qu'on aurait un putain de cd­
­
RTJ : Vous avez sillonné les routes de France mais y a-t-il encore des personnes qui te rappellent le temps de WANTED ?

M L : Ca c'est clair ... pas tous les jours bien sûr, mais assez régulièrement et elles veulent savoir si on va se reformer pour une occase ou une autre, ou savoir si on fait toujours de la zic. Ca fait plaisir et c'est sympa de voir que les gens se rappellent encore du bon vieux temps de Wanted. Par contre ce qui me fait marrer c'est que parfois, après un concert, tu parles avec le public et tu as des mecs qui te disent "avant, à Thonon, y’avait un super groupe qui brassait fort : Wanted, tu connaissais ?" Alors je leur dis bien, super c'était moi le gratteux.
Je veux bien avoir changé en 25 ans : cheveux courts, moustache et chapeau, mais alors ils pourraient au moins reconnaître l'Explorer... (rires)

Ted-Mimi Thonon ( Pour agrandir cliquez sur l'image )

RTJ : L’histoire de WANTED rappelle celle de BACCHUS, qui a sillonné les routes dès le début des années 80, et sans enregistrer à l’époque à part un 45 tours. Penses-tu que l’on aura une chance de voir un CD 4 ou 5 titres paraître, avec peut être des bandes live pour accompagner de WANTED ?

M L : Malheureusement je ne pense pas, car ça nous avait déjà coûté une fortune le studio pour l'enregistrement et le mixage des 2 titres, et on avait pas de quoi enregistrer plus de morceaux. Comme je te le disais, à l'époque on n’avait pas la même facilité pour enregistrer une bonne maquette à la maison, et fallait passer par un studio pro si on voulait avoir la qualité.
Par contre je me rappelle d'un festival où on passait en direct sur une radio locale, et qui par conséquent avait été enregistré, mais je n'ai jamais pu récupérer les bandes.

RTJ : Pourquoi aviez vous choisi ce nom : WANTED qui claque comme un fouet ?

M L : Ben tu vois ce nom me semblait tellement évident­­­­­­­... le rapport avec le sud... les chasseurs de primes... les westerns... le coté outlaws ­- rebelles et hors la loi du groupe et de sa musique, etc. De plus on s'était fendu d'une affiche comme celles qui étaient placardées partout à l'époque des chasseurs de primes aux States pour rechercher les outlaws.
Il y avait dessus nos 5 têtes au milieu le drapeau sudiste et en haut WANTED. En concert cela plantait bien le décor et l'ambiance des concerts.­­­

RTJ : Connaissais-tu à l’époque d’autres groupes sudistes écumant la France ?
On m’a souvent parlé par exemple d’un groupe installé sur Clermont-Ferrand « EL DIABLO » ?

M L : Non, je dois t'avouer que non­­­, ­­­ je n'avais entendu parler que de Bacchus, car ils avaient sorti leur 45 tours, et de Stocks, pourtant je lisais toutes les revues consacrées à la zic.

RTJ : Qu’as-tu fait après WANTED ? As-tu joué dans d’autres groupes ?

M L : Pendant plusieurs années après la séparation de Wanted, je n'ai plus fait de groupes mais je continuais bien sûr à gratter chez moi... En 93 je crois, on a remonté un groupe avec Ted, mais ça n'a pas fonctionné comme on aurait voulu, alors on s'est vite arrêté­. Mais c'est comme ça que j'ai connu Zézé qui est depuis cette époque mon "double guitaristique", car on a formé ensemble Mimi King et que l'on ne s'est plus quitté depuis malgré les divers changements de musiciens dans le groupe.
Eric et Véro jouent dans un groupe blues rock 70, on peut les voir sur leur site www.les-envahisseurs.com

RTJ : Je crois que tu as une bonne nouvelle à annoncer aux fans de rock sudistes qui lisent RTJ, à savoir la création d’un groupe désormais tourné à 100 % vers un répertoire sudiste grâce à votre nouveau chanteur.
Peux tu nous présenter les membres du groupe et surtout comment vous voir ?
 

Ted.Mimi.Geneve ( Pour agrandir cliquez sur l'image )

M L : Oui c'est bien ça ... Mimi King existe depuis 94 et on a bien sûr changé pas mal de fois de musiciens, même si depuis 6 ou 7 ans on a réussi à se stabiliser avec la même formation.
On avait au départ un répertoire blues rock et quelques morceaux sudistes mais par la suite je me suis laissé un peu dépasser, et le groupe commençait vers la fin à faire un style plus proche de la variété blues rock (j'exagère un peu bien sûr). A la fin on faisait des morceaux bateau que tous les groupes jouent, et moi ça commençait à me gonfler sérieusement­.
Mais comme tu l'as dit, c'est vrai que depuis 6 mois environ on a changé de chanteur, et là je crois avoir trouvé la perle rare avec un vrai fan de southern rock qui en plus un très bon chanteur (bon, faut pas lui dire il va se la péter). On a fait notre premier concert sous cette formation samedi 18-08 ­et ça s'est bien passé, et Ponch notre nouveau chanteur a déjà pris sa place, il assure tel la bête en frontman. Je crois qu'après encore un petit rodage on va être prêt et ça va faire mal. De plus, pour la fin de ce premier concert, Véro et Eric étaient là, ainsi que notre ancien chanteur, et on a terminé par un « Sweet Home » où tout le monde a sorti son couplet et fait les choeurs (même Nono notre batteur a laissé son instrument à l'organisateur de la soirée pour venir chanter).
Mimi King, c'est donc Mimi et Zézé (guitares), Nono (batterie), Lolo (basse), et depuis peu Ponch (chant et harmonica).
Le répertoire est 98% southern rock, puisque pour le moment on ne fait que des reprises de Lynyrd / ZZ Top / Molly et 2 Poppa Chubby­­. Je suis hyper content de ce line up, c'est vraiment le groupe qui me convient, je te dis.
Je me sens revivre. On fait du SOUTHERN ROCK­­­ sans concession. Alors il faudra attendre encore un peu mais dès cet hiver, où on va essayer de faire quelques dates en station, et surtout l'été prochain où l'on sera vraiment prêt­. On va cibler les concentres motos, festivals et divers bars mal famés. On fait de la zic par passion et on est prêt à jouer partout où l'hospitalité du sud sera respectée... repas chaud...
à boire et un bon gîte... Si des gens sont intéressés, pas de souci : qu'ils me téléphonent ou me fassent un mail on trouvera toujours un accord, du moment que l'on vienne jouer pour des passionnés, rencontrer des gens sympas, parler de southern rock et faire partager notre amour de cette zic à un maximum des gens, et surtout passer un bon moment. Mon phone 0450261674 - michel.levet@neuf.fr

RTJ : Y a-t-il un projet d’enregistrement ? Et composez vous déjà ? Et surtout comment vous voir ?

M L : Il n'y a encore rien de précis, mais c'est sûr qu'on va se faire une petite démo assez rapidement avec des reprises pour présenter le groupe et avoir une carte de visite. Ensuite pourquoi pas faire quelques compos ?... Les tester sur scène et après sortir quelques choses ?... Et, si ça marche, se faire une bonne petite auto-prod’­ ?

RTJ : Michel, tu es un passionné de rock sudiste, que penses-tu de la situation du rock sudiste actuellement ?

M L : Après la déroute de nos troupes en 84, c'est vrai qu'on avait du souci à se faire. Alors comme tous les fans j'ai continué à écouter les anciens albums, mais bon j'essayais de découvrir de nouveaux trucs, y’a bien eu Georgia Satellites ou Tangier et même Gringos Locos, mais bon ça n'a pas duré. Alors je me suis tourné vers le Country Rock comme Travis Tritt, Brooks and Dunn, et même Alan Jackson.
Tout ça pour en revenir à ta question, c'est vrai qu'il y a toujours les grosses pointures qui eux sont signés sur des Majors,mais à côté de ça j'ai découverts plein de nouveaux groupes (enfin pour moi) style Rebel Train­, Laidlaw. Tribal Tongue et Rebel Pride. C'est vrai que pour eux c'est plus dur et ils n'arrivent pas à avoir une distribution mondiale. Mais bon, avec le net, ils arrivent à toucher pas mal de monde, alors je crois qu'il y a une bonne relève. C'est sûr qu'on ne va pas les voir en prime time comme à l'époque où j'ai quand même découvert Molly Hatchet à la TV française, ou même vu le clip du Danny Joe Brown en plein après-midi. Mais bon, il y aura toujours des amateurs de bonne zic (comme le southern rock) qui n'ont pas envie d'écouter tous ces produits préfabriqués qu'on essaie de leur faire avaler et préféreront chercher de bons trucs sur le net ou aller voir les groupes en Live. Mais je crois quand même qu'hélas les heures de gloire du rock sudiste sont derrière nous....

RTJ : As-tu quelques anecdotes sur le concert de 38 SPECIAL vu à Annecy en 1981 ?

M L : Bien sûr, la plus fameuse restera celle sur Rose Tattoo. Tu sais l'affiche comportait 38 - Blackfoot - Rose Tattoo - Kansas - Foreigner. Alors après le fabuleux set de 38, le public était déjà très très chaud, et on attendait Blackfoot avec impatience, alors quand on nous a annoncé que Blackfoot ne pouvait jouer à cause d'un problème de matos... Je te dis pas la crise... la déception et la colère des fans de southern rock. Sur ce, Rose Tattoo rentre en scène avec un son pourri et tout le monde en était encore K 0. Blackfoot qui était juste là, près de nous derrière la scène. Un pote à coté de moi, dégoûté, balance son sandwich sur scène et Angry Anderson le chanteur de Rose Tattoo fait alors l'erreur de relancer le sandwich sur le public. Et là t'aurais dû voir cela : des centaines de sandwichs et bouteilles volent sur Rose Tattoo et leur chanteur complètement à bout de nerfs de vouloir venir contre le public et tout casser. Après, on le voyait derrière, dans le stade, marcher avec des roadies pour se calmer.... Tu sais c'est impossible de passer après 38 Special, et surtout en plus à la place de Blackfoot. Peu de temps après, en première partie de ZZ TOP, quelques nostalgique ont réessayé le coup des sandwichs.
Sinon je me rappelle que quand on attendait pour rentrer au concert, une partie du public a chanté a capella le premier couplet de Flirting With Disaster, t'imagines le truc.... Et encore cette petite sur Don Barnes, qui s'est croûté au chant sur le break de « Hold on Loosely », mais qui s'est bien rattrapé ensuite après le concert derrière la scène au bras de la sublime choriste Carol Bristow, à qui on faisait pleins de coucous et de bisous. Par contre pour Blackfoot, on s'est bien rattrapé avec Wanted quand on a bu le champagne avec eux à Lyon,
et que Rick Medlocke nous a invité au concert de Zurich

RTJ : Tu as assisté au concert de POINT BLANK en Suisse en Juin, peux-tu nous en donner ton sentiment ?

M L : On est allé avec Ponch au casino de Bâle et on s'est pointé assez tôt pour essayer de voir le groupe avant le concert. Quand on est arrivé, le groupe mangeait au resto du casino, alors on a attendu un petit moment, et naturellement nos 3 idoles sont venues au bar boire un verre. On a pu discuter... Enfin ce qu'on pouvait avec Phil, Rusty et John, et ensuite ils étaient à coté de nous en train de boire un coup et parler entre eux. Tu vois le plan : accoudés au bar à coté des musiciens de Point Blank... Pour ce qui est du concert c'était une petite salle, alors on était très proche des musiciens, donc c'était super ; par contre y avait des tables, alors beaucoup étaient assis, ça casse un peu l'ambiance. Par contre le son était énorme et ce concert était vraiment génial. Je dis ça, car comme tu me demandes mon sentiment, et bien à l'écoute du CD j'avais été un peu déçu par le son que je trouve trop soft, trop Strat’ tu vois : je n'ai pas retrouvé l'agressivité du groupe... et je ne trouve pas que le choix d'un second guitariste issu du blues soit la bonne option, enfin c'est mon avis : j'aurais préféré un gratteux plus hard et plus jeune, plus démonstratif.... Même la voix de John O’ a vachement changé, mais ça il n'y peut rien... Et dans Uncle Ned, qui est peut-être mon morceau préféré du rock sudiste, John ne chante pas la fin... Enfin je dis ça car je fais la fine bouche : je suis tellement fan de ce groupe que je pourrais en parler pendant des heures...

RTJ : Question traditionnelle dans RTJ, si tu devais partir sur une île déserte quels seraient les 5 disques que tu emmènerais ?

Blakfoot - Live
Molly Hatchet - Flirtin' with disaster
Point Blank - Second season
Deep Purple - Burn
Pink Floyd - The wall
Et je pense que j'arriverais bien à glisser un Skynyrd, n'importe lequel !

( Pour agrandir cliquez sur l'image )